Pourquoi et comment se chauffer au bois

Poêle, cheminée, chaudière ça va chauffer !

Le chauffage au bois est réputé pour ses multiples avantages : il est écologique, le combustible est moins coûteux que les autres énergies et il crée une ambiance et une décoration uniques.

En cette période où les tarifs de l'électricité et du gaz augmentent régulièrement, où nous sommes incités à « verdir » nos maisons, où nous recherchons des solutions confortables et économes au quotidien, le bois, solution écologique depuis toujours, peut s'avérer être une option avantageuse. Et puis s'installer au coin du feu... ou tendre ses mains près du poêle, quel bonheur simple aux premiers frimas.

Moins polluant que les autres énergies fossiles

La première raison de se chauffer au bois ? « C'est un mode de chauffage très intéressant du point de vue écologique, répond Roland Gérard, chef adjoint du service bioressource de l'Ademe, car il utilise une énergie renouvelable et produit peu d'émissions polluantes. » Aujourd'hui, 7 millions de foyers français sont équipés. Un chiffre en hausse constante, qui devrait atteindre les 9 millions en 2020. « La tendance globale est à l'augmentation des personnes équipées, mais les chiffres de la consommation de bois restent stables, les appareils et les maisons étant plus performants. La consommation par ménage est donc moindre », explique Roland Gérard.

Le bois se voit parer de vertus écologiques car, en théorie, son impact carbone est neutre : durant sa combustion, il émet autant de CO₂ qu'il en a absorbé durant sa vie d'arbre. Par comparaison avec d'autres énergies fossiles, se chauffer au bois est donc bien moins polluant. Par exemple, ce type de chauffage émet 12 fois moins de CO₂ que le fuel ! Toutefois, « un chauffage bois ancien et donc peu performant, va émettre des particules fines polluantes », reconnaît Cyril Esnault, dirigeant de Canopée et expert en chauffage bois. « Ces rejets se produisent lorsque la combustion n'est pas complète. Ce qui n'est pas le cas avec un appareil performant et bien installé ». Les matériels ont en effet beaucoup évolué ces dernières années, comme le souligne Roland Gérard : « Les émissions ont été réduites de 90 % en 17 ans. Mais le problème c'est qu'aujourd'hui l'âge moyen du parc est de 15 ans ».

Solution économique pour le combustible

Le combustible est moins coûteux, comme le confirme Cyril Esnault, « le coût au kWh du bois bûche est trois fois inférieur à celui de l'électricité et deux fois moins élevé que le gaz, selon le ministère de l'Industrie ». Un point déterminant pour choisir le bois quand on considère que le budget chauffage des Français a augmenté de 32 % en 10 ans, le chauffage représentant d'ailleurs, à lui seul, jusqu'à 85 % de la facture énergétique des ménages. Se chauffer au bois représente un coût annuel moyen de 680 €, alors qu'il atteint 1 800 € avec l'électricité et 1 050 € avec le gaz. Selon une étude d'Allobois, le prix moyen du stère (unité de mesure du bois de chauffage qui représente un volume apparent de 1 m³) est de 65 €, et la tonne de granulés est à 285 €. Ces prix, certes, ont augmenté, mais moins que ceux des autres énergies. Selon Allobois, l'augmentation du bois bûche a été de 4,9 % entre 2008 et 2012, soit moins que l'inflation sur la même période (+ 5,8 %).

Mieux, dans une maison performante construite selon les normes actuelles de la RT 2012, un appareil bois récent peut suffire à chauffer le logement, pour un coût de moins de 400 € par hiver. Roland Gérard confirme : « Dans une maison neuve, un chauffage bois suffit, s'il est pensé pour être le chauffage principal, en faisant sortir des conduits d'air chaud dans les autres pièces ». Dans une maison ancienne, dans laquelle le chauffage bois n'est qu'un appoint, il va couvrir jusqu'à 50 % des besoins, l'investissement sera alors amorti en 2 à 3 ans, sachant qu'investir dans un chauffage bois représente un coût allant de 1 500 à 12 000 € environ, en fonction de l'appareil : du simple poêle à bûches, à l'installation d'une chaudière à granulés.

En plus, il est beau !

Le chauffage bois n'est pas un chauffage comme les autres, c'est aussi un créateur d'ambiance et même un élément de décoration. En effet, avec la plupart des appareils fonctionnant au bois vous pouvez bénéficier du spectacle du feu, « ce qui est à la fois synonyme de confort et de convivialité », commente Cyril Esnault.

Côté décoration, cheminées à foyers fermés et poêles offrent un grand panel de possibilités, des plus classiques au plus modernes. Les poêles ont considérablement évolué en matière d'esthétique, si bien que les rustiques appareils en fonte ou en céramique ne sont plus les seules options. Aujourd'hui, on a le choix des matières, des couleurs et des formes. De plus, le poêle occupe généralement une place centrale dans la pièce à vivre et fait donc partie à part entière de la décoration.

Quant à la cheminée, évidemment, c'est un atout pour la décoration d'une maison. Plusieurs éléments jouent dans son choix. L'implantation tout d'abord : adossée, en angle, centrale (c'est-à-dire au milieu de la pièce), ou suspendue... Second élément : l'habillage, autrement dit ce qui entoure l'âtre, qui peut être en bois, béton, faïence, brique, fonte, ou même sculpté ou peint..

Seule la chaudière au bois, qu'elle soit à bûches ou à granulés, n'apporte pas ces aspects décoratifs et d'ambiance, puisque le feu tout comme l'appareil sont cachés.

Des installations techniques à ne pas confondre...

Au plan technique, le terme chauffage bois renvoie à plusieurs types d'installations. Pour une cheminée, vous avez par exemple le choix entre foyer fermé ou insert (c'est-à-dire une cheminée dont l'âtre n'est pas ouvert). L'insert vient équiper une cheminée ouverte existante, alors que le foyer fermé est construit de A à Z (rendement 70 à 85 %). Concernant nos bonnes vieilles cheminées si sympathiques en hiver, Roland Gérard prévient : « le foyer ouvert n'est pas un chauffage ! Il est très polluant et a un rendement très faible de seulement 10 %. L'Ademe recommande donc de ne plus les utiliser ou de fermer ces foyers en intégrant un insert ». Avis aux millions d'utilisateurs !

Pour ce qui concerne les poêles, il en existe aussi plusieurs sortes : à commencer par le poêle à bûches classique, dont les performances sont comparables au foyer fermé et à l'insert (rendement 40 à 60 %). Plus performant, l'appareil à double combustion contient une chambre de combustion supplémentaire dans laquelle les fumées sont « brûlées » (rendement 85 %). Le poêle turbo remplace, quant à lui, la seconde chambre de combustion par un tube de tirage équipé d'un ventilateur électrique qui attise le feu, provoquant ainsi une combustion des gaz (rendement 60 à 80 %). Le poêle de masse est un appareil imposant qui peut peser jusqu'à plusieurs tonnes, constitué de matériaux réfractaires et qui chauffe par rayonnement. La combustion y est complète, grâce au parcours sinueux que suivent les fumées dans le poêle, qui passe notamment par une seconde chambre de combustion (rendement 85 %).

Moins sympathique, mais très efficace, le poêle à granulés est une version high-tech du poêle. Il est automatisé grâce à un clavier en façade. Il suffit de charger le réservoir à granulés et d'appuyer sur un bouton. Ces appareils sont aussi réglables et programmables (rendement 95 %).

Enfin, si vous préférez un vrai chauffage central au bois, il y a la chaudière à bûches ou à granulés. Installée dans une pièce à part, elle alimente des radiateurs répartis dans la maison. La chaudière à granulés est plus simple d'utilisation, car son alimentation est automatisée, puisqu'elle est raccordée via une vis sans fin à un silo (rendement 90 %). La chaudière à bûches est chargée manuellement (rendement 85 %).

Bien choisir son chauffage bois

Pour choisir votre chauffage bois, commencez par analyser vos besoins, les caractéristiques de votre maison, vos habitudes de consommation. « Le critère esthétique est le dernier élément à prendre en compte », souligne Cyril Esnault. Pas sûr que madame soit d'accord ! Au moment de choisir le modèle, attention à sa puissance : « Elle doit être adaptée, afin de ne pas faire tourner en sur ou sous régime le chauffage, ce qui n'offrirait pas le rendement promis et n'est pas bon pour l'appareil », met en garde Roland Gérard. Un installateur certifié, par exemple Qualibois, pourra vous conseiller.

Lors de votre choix, pensez à tous les éléments : les dimensions, le poids, l'encombrement du chauffage, de même que ses caractéristiques de raccordement doivent être pris en compte. Ses options et éléments sont aussi importants pour votre confort d'utilisation : production d'eau chaude, facilité de chargement du foyer, présence d'une poignée froide pour ouvrir le foyer, taille du cendrier, présence d'un four ou chauffe-plat, réglage du tirage... Votre chauffage bois doit avant tout vous apporter du confort, aussi bien thermique qu'en ce qui concerne son utilisation au quotidien.